LE VERBE GUÉRISSEUR
  • Accueil
  • Littérature
    • Nouvelles
    • Poèmes
    • Réflexions
  • Conseil
  • Divination
  • Spectacles
  • Créations
  • Contact

MARUSHKA TZIROULNIKOVA

OEUVRES LITTÉRAIRES
CONSEIL ET GUIDANCE
ARTS DIVINATOIRES
SPECTACLES VIVANTS
OEUVRES VISUELLES

AIMER, C'EST REMERCIER

Un jour, quelqu’un m’a demandé de faire un soin à distance pour une dame âgée de 70 ans, alitée depuis 4 jours, car touchée par la Covid. Cette dame est déjà atteinte d’une insuffisance respiratoire et elle a perdu sa sœur il y a quelques mois. Sa famille craint qu’elle refuse de se battre pour vivre. Sa famille, attristée et désemparée, exprime qu’elle a besoin que cette dame reste en vie.
Je me connecte, toujours à distance, à cette personne hospitalisée. Son état est préoccupant et je le dis sans détour à la personne avec laquelle je suis en relation.
- Peux-tu tout de même lui faire un soin ? me demande-t-elle.
- Oui, bien sûr, réponds-je. Mais je ne peux pas l’obliger à l’accepter. Si cette personne refuse de se battre, si elle choisit de mourir, personne n’a le pouvoir d’interférer.
- Oui, mais sa famille a besoin d’elle. Ils ne sont pas prêts à la voir partir.
Pas prêts ?! Est-il possible, dans notre monde coupé de l’essentiel, d’être prêt à l’annonce du décès d’un proche ? Peut-on jamais être prêt à laisser aller un être cher ?
Et pourtant, c’est bel et bien le défi que nombre d’entre nous vivent au quotidien.
Comment peut-on s’autoriser à interférer dans le choix conscient ou inconscient de la personne malade ? Comment peut-on désirer cette personne reste auprès de nous alors qu’elle a clairement exprimé qu’elle voulait partir…?
J’entends la plainte de sa famille, je comprends l’attachement et la dépendance qu’ils nourrissent envers elle, mais je ressens le poids qu’il lui font porter alors qu’elle est déjà affaiblie. J’entends la douleur qu’ils ressentent, une douleur que je ne connais que trop bien pour l’avoir moi-même maintes et maintes fois vécue.
Mais je me pose alors une question : est-ce cela, aimer ?
Peut-être suis-je stupide, mais dans ma réalité, l’Amour, c’est accepter les choix de l’Autre quand bien même cet Autre prend une direction qui n’est pas celle que nous aimerions prendre pour nous-mêmes.
Aimer, dans ma réalité, ce n’est pas retenir l’autre contre son gré, même si cela nous fait mal. Ce n’est pas exiger de lui qu’il reste pour satisfaire nos besoins parce que ne nous sentons pas la force de nous assumer sans lui.
Aimer, dans ma réalité, c’est remercier l’Autre pour les moments que nous avons passés ensemble, c’est lui tenir la main pendant ses derniers instants en lui assurant que oui, il sera toujours dans notre Coeur et dans nos pensées. C'est lui souhaiter bon voyage sur la route qu’il a choisi de suivre. Et c’est lui envoyer tout notre Amour.
Alors oui, j’ai envoyé de l'Amour à cette femme dont j'ignore tout, et j'ai envoyé de l'Amour à sa famille afin que leur séparation, lorsque le moment sera venu, se passe le plus sereinement possible pour tous.
Aimer, ce n’est pas retenir. Aimer, c’est remercier.
© Le Verbe Guérisseur - Marushka Tziroulnikova

Retour à la page RÉFLEXIONS

Le Verbe Guérisseur - Marushka Tziroulnikova
Politique de Confidentialité et Cookies
© COPYRIGHT 2025. TOUS DROITS RÉSERVÉS.
  • Accueil
  • Littérature
    • Nouvelles
    • Poèmes
    • Réflexions
  • Conseil
  • Divination
  • Spectacles
  • Créations
  • Contact