DE LA LIBERTÉ D'EXPRESSION
Il est de bon ton actuellement de faire preuve de tolérance envers son prochain, mais je prends conscience que cette tolérance n’est valable que si vous allez dans le sens de votre voisin et du groupuscule communautaire auquel il appartient. Si votre voisin vote à gauche et vous à droite, vous êtes fasciste. Si votre voisin est une voisine et que vous êtes un homme, vous êtes sexiste. Si vous êtes une femme un tant soit peu autonome et indépendante, vous êtes inévitablement féministe et/ou homosexuelle. Si votre voisin est une personne de couleur et que vous êtes blanc, vous êtes raciste, mais si vous êtes blanc dans une communauté de gens de couleur, c’est vous qui êtes victime de racisme. Si votre voisin est homosexuel et que vous êtes hétéro, vous êtes homophobe, mais si vous êtes hétéro dans une communauté homosexuelle, c’est vous qui serez victime d’hétérophobie. Si votre voisin est religieux et que vous désirez vous faire avorter, vous êtes un assassin, mais si vous êtes croyant dans une communauté majoritairement athée, c’est vous qui serez considéré comme intégriste.
Où est la liberté d’expression ? Où est la soi-disant tolérance que tous les biens-pensants érigent comme une bannière à laquelle ils prétendent se rallier et par là-même défendre ? J’ai vraiment envie de me tromper et je serais ravie que quelqu’un me prouve justement que je suis dans l’erreur, mais ma croyance, aujourd’hui, est que la société humaine se dirige inéluctablement vers une pensée unique communautaire. Cela se fait de façon certes bien plus discrète et insidieuse dans nos pays européens, mais cela se fait tout de même et nos dirigeants n’ont pas d’inquiétudes à se faire, ils ont des supporters, de ceux qui sont totalement dévoués à leur cause et qui se chargent déjà très bien de clouer au piloris et de dénoncer celles et ceux qui ne rentrent pas dans le rang.
Je me suis entendu dire à plusieurs reprises que j’étais une paranoïaque qui nourrissait largement une théorie complotiste plaisant aux soi-disants ennemis de la nation. Mais dénoncer ce qui est est-il un crime ? Un libre-penseur un tant soit peu conscient qui dénonce les exactions faites sur ses semblables et sur la nature toute entière est-il un criminel ? La science a fait et fait encore des avancées spectaculaires dans tous les domaines. Nul ne peut encore ignorer les effets néfastes, toxiques et dévastateurs des vaccins, du nucléaire, de la pollution, du stress, des pesticides, du tabac,... sur les organismes vivants et pourtant, tout ce qui nuit et entrave la vie est encore librement vendu voire même rendu obligatoire à la consommation. Alors qui est le plus criminel entre le libre-penseur qui se questionne et invite ses semblables à se questionner eux aussi, et le dirigeant dont les intérêts financiers et égotiques dirigent l’existence ?
Et pourtant, voyez-vous, l’individu qui m’effraye le plus ne fait pas partie de ces deux catégories. L’individu qui m’effraye le plus n’est ni un libre-penseur ni un dirigeant. L’individu qui m’effraye le plus est l’individu lambda, le monsieur tout le monde, qui n’a d’humain que le nom, celui qui ne veut rien entendre, celui qui ne veut pas voir et par conséquent ne pas agir, ne pas se remettre en question, celui qui se moque bien de ce qui se passe autour de lui et de ce qui adviendra après lui, celui qui laisse à d’autres les responsabilités qu’il ne veut pas endosser. C’est celui qui râle sur les mesures prises par les dirigeants de son pays mais qui ne fait rien dans son quotidien, concrètement, pour que les choses changent. C’est celui qui se désole des gens qui meurent du cancer du poumon et qui invective l’état qui augmente le prix de la cigarette. C’est celui qui reconnaît que oui, la société humaine pollue trop et détruit la planète, et qui, en même temps, laisse ses nombreux appareils électroniques en veille, laisse tourner le moteur de son véhicule dans les embouteillages et veut manger des fraises en plein mois de décembre. C’est celui qui veut que les choses changent, mais en ne remettant pas en question ses précieux acquis et son petit confort. Oui, c’est celui-là qui m’effraye le plus.
Sommes-nous en train de vivre ce que dénonçaient Georges Orwell dans son 1984 et Ray Bradbury dans son Fahrenheit 451 ? Je suis écrivain et par conséquent, je rédige des textes alors du coup, je me demande : certains de mes écrits seront-ils un jour mis à l’index ? Allez savoir...
© Le Verbe Guérisseur - Marushka Tziroulnikova
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Où est la liberté d’expression ? Où est la soi-disant tolérance que tous les biens-pensants érigent comme une bannière à laquelle ils prétendent se rallier et par là-même défendre ? J’ai vraiment envie de me tromper et je serais ravie que quelqu’un me prouve justement que je suis dans l’erreur, mais ma croyance, aujourd’hui, est que la société humaine se dirige inéluctablement vers une pensée unique communautaire. Cela se fait de façon certes bien plus discrète et insidieuse dans nos pays européens, mais cela se fait tout de même et nos dirigeants n’ont pas d’inquiétudes à se faire, ils ont des supporters, de ceux qui sont totalement dévoués à leur cause et qui se chargent déjà très bien de clouer au piloris et de dénoncer celles et ceux qui ne rentrent pas dans le rang.
Je me suis entendu dire à plusieurs reprises que j’étais une paranoïaque qui nourrissait largement une théorie complotiste plaisant aux soi-disants ennemis de la nation. Mais dénoncer ce qui est est-il un crime ? Un libre-penseur un tant soit peu conscient qui dénonce les exactions faites sur ses semblables et sur la nature toute entière est-il un criminel ? La science a fait et fait encore des avancées spectaculaires dans tous les domaines. Nul ne peut encore ignorer les effets néfastes, toxiques et dévastateurs des vaccins, du nucléaire, de la pollution, du stress, des pesticides, du tabac,... sur les organismes vivants et pourtant, tout ce qui nuit et entrave la vie est encore librement vendu voire même rendu obligatoire à la consommation. Alors qui est le plus criminel entre le libre-penseur qui se questionne et invite ses semblables à se questionner eux aussi, et le dirigeant dont les intérêts financiers et égotiques dirigent l’existence ?
Et pourtant, voyez-vous, l’individu qui m’effraye le plus ne fait pas partie de ces deux catégories. L’individu qui m’effraye le plus n’est ni un libre-penseur ni un dirigeant. L’individu qui m’effraye le plus est l’individu lambda, le monsieur tout le monde, qui n’a d’humain que le nom, celui qui ne veut rien entendre, celui qui ne veut pas voir et par conséquent ne pas agir, ne pas se remettre en question, celui qui se moque bien de ce qui se passe autour de lui et de ce qui adviendra après lui, celui qui laisse à d’autres les responsabilités qu’il ne veut pas endosser. C’est celui qui râle sur les mesures prises par les dirigeants de son pays mais qui ne fait rien dans son quotidien, concrètement, pour que les choses changent. C’est celui qui se désole des gens qui meurent du cancer du poumon et qui invective l’état qui augmente le prix de la cigarette. C’est celui qui reconnaît que oui, la société humaine pollue trop et détruit la planète, et qui, en même temps, laisse ses nombreux appareils électroniques en veille, laisse tourner le moteur de son véhicule dans les embouteillages et veut manger des fraises en plein mois de décembre. C’est celui qui veut que les choses changent, mais en ne remettant pas en question ses précieux acquis et son petit confort. Oui, c’est celui-là qui m’effraye le plus.
Sommes-nous en train de vivre ce que dénonçaient Georges Orwell dans son 1984 et Ray Bradbury dans son Fahrenheit 451 ? Je suis écrivain et par conséquent, je rédige des textes alors du coup, je me demande : certains de mes écrits seront-ils un jour mis à l’index ? Allez savoir...
© Le Verbe Guérisseur - Marushka Tziroulnikova
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