LE VERBE GUÉRISSEUR
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MARUSHKA TZIROULNIKOVA

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ÊTRE À L'ÉCOUTE DE SOI

Comme tout le monde, je rêve. Je rêve éveillée et je rêve lorsque je dors. Comme bon nombre d’entre nous, je ne me souviens pas de tous mes songes. Seuls les plus marquants laissent une trace dans ma conscience lorsque je m’éveille naturellement. Mais les plus notables me sortent du sommeil sans attendre, comme celui que j’ai fait la nuit dernière et que je vous conte maintenant.
Mon compagnon et moi sommes assis à une table ronde qui me fait penser à ces tables de bistrot aux pieds en fonte et au plateau de marbre blanc. Nous sommes entourés d’une foule que nous ne connaissons pas. L’ambiance est à la fête et je comprends que nous avons été invités soit à un mariage soit à un anniversaire. Ça discute, ça rit, ça blague et tout ce beau monde est rassemblé sous un immense chapiteau de toile claire ouvert sur un jardin ensoleillé. Il y a de nombreuses tables et chaises décorées, de la vaisselle, des bouteilles de champagne, des ballons colorés.
Mon compagnon et moi sommes là, nous ne participons à aucune discussion et observons notre environnement. Alors que je tourne la tête vers la droite, j’aperçois au loin une femme qui me fait penser à ma soeur aînée. Elle porte un chapeau beige et ressemble trait pour trait à ma soeur lorsque celle-ci avait une vingtaine d’années. La femme ne me voit pas et je ne cherche pas à attirer son attention. J’ignore pourquoi et comment nous avons été parachutés à cette fête, mais je sais qu’il ne s’agit ni de ma famille ni de celle de mon compagnon.
J’entends une voix masculine demandant à tous de se rassembler pour faire une photo. Mon partenaire se lève pour rejoindre les participants qui s’alignent sur plusieurs rangées afin de faire face au photographe. Je ne bouge pas. Confortablement cachée par l’imposante stature d’une femme qui me tourne le dos, je savoure mon invisibilité. Mais alors que tout le monde est en place, j’entends l’homme prononcer mon prénom et ajouter : "Elle n’est pas là ?" Je me penche légèrement et dévoile mon visage au photographe en lui disant : "Mais je ne fais pas partie de cette famille".
Saut dans le temps, autre scène. Il fait maintenant nuit et tous les participants de la fête sont logés dans une immense demeure. Le silence règne et je suis seule dans mon grand lit qui ressemble étrangement au lit de ma chambre actuelle. L’ambiance m’est totalement familière, jusqu’à la faible lueur qui s’infiltre à travers les rideaux. Pourtant, je suis certaine de dormir.
J’entends des craquements, comme si quelqu’un marchait sur le parquet du couloir. Je tends l’oreille, le bruit cesse. Je me détends, les craquements reprennent. Serait-ce le chauffage qui s’est mis en route et la température qui dilate les radiateurs ? Clairement non. Je tends à nouveau l’oreille et cette fois, le bruit continue. Mes paupières sont closes et les poils de mes avants-bras se hérissent. Je ne connais que trop bien cette sensation qui m’indique qu’une énergie étrangère est présente.
Je m’entends me dire à l’intérieur de ma tête : "N’ouvre pas les yeux". Je perçois un infime changement dans la vibration qui provient du couloir. Je tends toujours l’oreille, ne bouge pas et me répète : "N’ouvre pas les yeux". Je me sens à la fois curieuse et craintive de voir ce qu’il se passe, mais l’appréhension l’emporte et je garde mes paupières baissées. Mais malgré tout, je vois !
Je vois une ombre de forme humaine, masculine. Je vois que cet homme porte un élégant costume trois pièces. Je vois son visage, son teint mat, sa coupe de cheveux. Et je me répète encore : "Surtout, n’ouvre pas les yeux". L’ombre fait le tour de mon lit. Je suis allongée sur mon côté gauche et l'homme se retrouve maintenant face à mon dos. C’est alors que mon appréhension se transforme en terreur tandis que l’homme, silencieux, se penche vers moi, pose ses mains sur la couverture, de part et d’autre de mes épaules et appuie la couverture sur le matelas. Je suis maintenant coincée et même si je voulais fuir, je n’en serais physiquement pas capable. Je tente de hurler, par deux fois, mais aucun son ne sort de ma bouche. J’entends par contre un gémissement qui vient de ma gorge et celui-ci me réveille.
J’ouvre les yeux et me redresse légèrement. Je suis bien dans ma chambre et celle-ci est telle qu’elle était dans mon rêve. Chaque chose est à sa place et je suis seule. Pas d’homme, pas d’ombre. Évidemment ! Ce n’était qu’un rêve.
Je me tourne dans le lit, je sais qu’il est encore tôt. Je suis encore fatiguée, je vais donc me rendormir, non ? Eh bien non ! Je n’arrive pas à me rendormir et j’attends plus ou moins patiemment 6h pour me lever tandis que mon esprit liste les tâches à accomplir au cours de la journée qui s’annonce.
6h. Enfin ! Je me lève, vais aux toilettes, bois un verre d’eau et me fais couler un bain. Mon compagnon vient me dire bonjour alors que je me prélasse dans l’eau chaude. "As-tu bien dormi ?" me questionne-t-il. Mon rêve me revient alors en mémoire et tandis qu’il s’assied pour m’écouter, je commence à lui narrer ma nocturne aventure.
Lorsque j’ai fini, il me demande : "T’es-tu levée cette nuit ?" Je lui réponds par la négative et il enchaîne : "J’ai été réveillé cette nuit vers 4h10. J’ai regardé l’heure sur la tablette. Il y avait un bruit inhabituel. Le parquet craquait et je suis certain qu’il ne s’agissait pas des radiateurs. J’ai écouté attentivement pour savoir si c’était toi, mais je sentais que cela ne l’était pas. J’ai ressenti une présence étrangère, mais je me suis dit que c’était impossible car toutes les portes et les fenêtres étaient fermées. Ensuite je me suis dit que s’il y avait quoi que ce soit, tu l’entendrais toi aussi et que tu m’appelerais si besoin. Mais tu n’as rien dit, tu n’as pas bougé, alors je me suis rendormi. Je garde tout de même cette étrange sensation que je n’avais pas eue depuis que nous avons déménagé de Madeira Road. Tu sais, quand l’esprit venait nous visiter dans la nuit."
Des changements significatifs sont actuellement en cours dans ma vie et ceux-ci me poussent à lâcher prise et à rouvrir les portes de ma perception, porte que je m’étais employée à cadenasser pour diverses raisons dont j’ai pleinement conscience. Mon premier réflexe est de me dire que je n’ai pas envie de rouvrir ces portes. Puis je me remémore le rêve. Pourquoi avais-je été terrorrisée alors même que je n'avais ressenti aucune intention malveillante émanant de cette homme-ombre ? J'avais été effrayée par sa présence et je m'étais surtout sentie coincée, enfermée, emprisonnée par la couverture. Pourquoi ? Me vient alors une interprétation de la fin de mon songe : et si le message était de comprendre que je m’enferme moi-même dans la réalité tangible en lui donnant trop d'importance alors qu'il y a tant d'autres mondes à explorer ?
Tout prend racine dans l'invisible et notre subconscient nous délivre toujours des messages qui nous font progresser. Choisissons-nous de nous rendre disponibles pour les entendre, les écouter et les interpréter ?
© Le Verbe Guérisseur - Marushka Tziroulnikova

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