LE VERBE GUÉRISSEUR
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MARUSHKA TZIROULNIKOVA

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QUEL AVENIR POUR LE MONDE ?

Dans un livre écrit il y a près de cent ans, l’auteur nous dévoile son point de vue sur la société humaine et selon lui, il existe, toutes ethnies et époques confondues, trois types d’individus.
Il y a tout d’abord celui qui a la conscience d’appartenir à une communauté. De par sa conscience, cet individu est animé par des valeurs empruntes d’humanité telles que la justice et l’équité. Il comprend que les traditions et la culture dont il est issu forment une structure et non un frein à son évolution. Il est un leader, c’est-à-dire qu’il est apte à guider les autres afin qu’ils donnent le meilleur d’eux-mêmes, pour le bien commun. Il est un solitaire, mais un solitaire qui œuvre pour tous, sans nuire à qui que ce soit ou à quoi que ce soit. En temps de guerre, ce type d’individu sera le premier à aller au front et se sacrifiera pour sauver sa patrie, par choix personnel, par conviction et non par obligation. Son intelligence est élevée, il a tout autant la capacité de réflexion et d’analyse que celle d’empathie et de bonté. Il est aussi volontaire et entre directement dans l’action. On dit parfois de lui qu’il a un coeur ou une âme noble. Lorsque ce type d’individu est au pouvoir d’un état, celui-ci évolue et l’ensemble de la population peut être qualifiée d’heureuse.
Le second type d’individu est un bâtisseur. Ce type compte le plus grand nombre d’individus dans la société humaine. Cet individu a besoin d’être guidé, il a besoin d’un leader. Il ira où on lui dira d’aller, il fera ce qu’on lui dira de faire, il pensera ce qu’on lui dira de penser. En temps de guerre, cet individu est le soldat qui ira se battre parce qu’on lui a ordonné de le faire, parce qu’il n’a pas le choix. Cet individu n’a que peu de conscience et n’a pas le goût de la révolte. Son intelligence est moyenne, il a peu de capacité d’analyse et de réflexion tout comme il a peu d’empathie et de bonté. Il n’est ni bon ni méchant, il est un suiveur. Il n’est pas volontaire et n’entre pas de lui-même dans l’action. Lorsque ce type d’individu est au pouvoir d’un état, celui-ci n’évolue pas, il reste stable.
Le troisième type d’individu est nommé par l’auteur du livre : le paria. C’est le type d’individu qui ne pense qu’à lui, c’est le type même de l’égoïste. En temps de guerre, c’est le déserteur qui préfère sauver sa peau plutôt que de se battre pour son pays et c’est surtout celui qui envoie les autres se battre à sa place. Son intelligence est très élevée, mais elle est aussi vicieuse, pernicieuse. Cet individu est un réel manipulateur, un pervers-narcissique. Il est capable de faire croire à la masse qu’il est doué d’analyse et de réflexion ainsi que d’empathie et de bonté alors que dans les faits, il utilise son discours pour arriver à ses fins sans tenir compte et sans se préoccuper des autres. Systématiquement, il entrera en réaction par rapport à ce qui est mis en place et son unique but sera de prendre le pouvoir, à n’importe quel prix. Lorsque ce type d’individu est au pouvoir d’un état, celui-ci sombre dans la révolution et le chaos car inévitablement, il règne un déséquilibre important. Très rapidement, un autre paria voulant lui aussi accéder au pouvoir, utilisera alors la masse pour la pousser à la révolte afin de tenter de déstabiliser son adversaire.
Constat peut-être simpliste, mais si parlant. Je ne peux dès lors m’empêcher de faire la corrélation avec ce qu’il se passe aujourd’hui en France (et partout ailleurs dans le monde). Il suffit d’observer les faits pour découvrir qu’un paria - dont les membres de sa cour déclarent qu’il est christique (et non charismatique) - essaye de maintenir son pouvoir égoïste sur une population qui s’échauffe toujours plus pour cause d’inégalités flagrantes voire même indécentes. Face à ce premier paria, d’autres parias hésitent encore entre s’allier ou se battre les uns contre les autres car si l’union fait la force, qui donc deviendrait roi à son tour au cas où la bataille finale serait gagnée ? Parmi ces autres parias, il en est un qui fait parler de lui en déclarant que sa personne est sacrée, comme s’il était par là-même intouchable, inatteignable, au-dessus, pour ne pas dire carrément supérieur, à la masse qu’il ne cesse de haranguer contre le souverain en place. De là à ce que l’un de ces deux parias déclare un jour qu’il est monarque de droit divin, il n’y a qu’un pas.
Est-il donc possible qu’il en soit autrement ? Un vrai leader ne s’assied pas de lui-même sur un trône. Un vrai leader préfère garder son autonomie et agir dans l’ombre sans chercher à récolter les honneurs ou une quelconque notoriété. L’humanité serait-elle donc condamnée à être constamment dirigée par des parias ? L’histoire future de cette humanité sera-t-elle encore parsemée de guerres et de conflits entre des parias toujours plus orgueilleux ? Des parias qui continueront à user et à abuser de la masse comme ils l’ont toujours fait.
Parfois, je me prends à rêver et je me demande comment serait le monde si tous les individus avaient une conscience éveillée. Si tous les parias avaient conscience qu’ils sont des parias, chercheraient-ils à évoluer ou voudraient-ils rester tels qu’ils sont ? Si tous les individus qui constituent la masse avaient conscience qu’ils se font manipuler, chercheraient-ils à évoluer en se responsabilisant ou voudraient-ils rester tels qu’ils sont ?
J’entends dire parfois autour de moi que les consciences s’éveillent. Mais gardons à l’esprit qu’une prise de conscience n’est pas une évolution de conscience car pour évoluer, il faut qu’il y ait passage à l’acte, il faut qu’une action concrète suive le constat. Aujourd’hui, un grand nombre de personnes prend conscience de l’état de la planète, de la pollution et de la disparition de nombreuses espèces tant animales que végétales. Mais parmi toutes ces personnes qui prennent conscience de ce qui est, combien d’entre elles posent des actes concrets, dans leur quotidien, pour minimiser leur impact sur l’environnement ? Les leaders agissent à leur humble niveau, la masse attend qu’on ne lui laisse pas le choix de faire autrement, les parias polluent encore plus puisque de toute façon, le reste du monde, ils s’en moquent.
Au-delà de ce qui se dit, au-delà de tout ce que j’entends, je suis bien curieuse de découvrir quel sera l’avenir du monde. Au-delà des idées émises, quelles seront les actes posés, concrètement ? J’ai envie de conserver ma nature optimiste, mais j’avoue que pour l’instant je suis bien désappointée face à ce qu’il se passe et je me dis que la société humaine est en train de mettre en place le "Big Brother" annoncé depuis 1949 par George Orwell.
© Le Verbe Guérisseur - Marushka Tziroulnikova

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